papyrural, Le blog d'Armand PAQUEREAU

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Se passer de "pesticides" ?

On peut se demander pourquoi on accepte de vivre parmi des produits qui sont destinés à détruire des plantes, des insectes, ou des champignons.

C’est curieux, on voudrait interdire l’utilisation des pesticides en agriculture mais pour soigner une mycose on utilise sans crainte une crème fongicide, pour débarrasser nos têtes blondes des poux ou nos maisons de moustiques on se précipite sur un insecticide !

Les PPP (produits phyto pharmaceutiques) sont probablement nocifs pour la santé, cependant  il convient de relativiser leur dangerosité. La plupart de ces produits ont commencé à être utilisés après 1950, sauf peut-être la bouille bordelaise et le soufre.

L’espérance moyenne de vie pour la période 1950-1955 était en France de 67 ans.
 Elle était en France pour la période 2005-2010 de 80,9 ans. L’utilisation des PPP entre 1955 et 2010 a été sans conteste grandissante, mais nous avons gagné 13,9 années de vie.

Par contre dans plusieurs pays d’Afrique qui n’emploient pas de PPP, l’espérance de vie pour la période 2005-2010 varie entre 44 et 60,2 années. (Sources Nations Unies division population).
La plupart des pays d’Afrique, qui sont Bio par nature et par obligation, entre 36 et 20 ans d’espérance de vie de moins que la France, grande utilisatrice de PPP

 Les vraies questions que l’on devrait se poser :

1         Pourquoi est-on venu à employer autant de PPP

Après la pénurie alimentaire de 39-45, les gouvernements et les populations n’ont eu comme objectif majeur que d’obtenir en grande quantité des denrées alimentaires aux prix toujours plus bas.

La part alimentaire dans le budget des ménages a été divisée par trois, de même que le nombre d’agriculteurs. Chacun d’entre eux a été dans l’obligation, pour tenter de conserver un revenu indispensable, de cultiver de plus grandes surfaces et de produire des quantités plus grandes. L’utilisation du pétrole a permis, par  la mécanisation, la production de fertilisants et de PPP de réaliser ce challenge.

2         Peut-on envisager de s’en passer et comment

Certes rien n’est impossible, même si cela peut sembler improbable dans l’immédiat. La Bio peut apporter une réponse intéressante. Les millions de chômeurs qui ne trouvent pas de travail pourraient être employés à débarrasser les cultures des adventices. Mais quand bien même l’accepteraient-ils, le coût de cette main d’œuvre serait loin d’être à la portée des entreprises agricoles.

3         Quelles en seraient les conséquences.

En supposant qu’il soit envisagé d’obliger l’ensemble des productions à se convertir à la Bio, la baisse des rendements (reconnus par la MAB) et la difficulté technique de cultiver en Bio certains terroirs diminueraient les quantités produites, induisant une augmentation des prix des denrées alimentaires.

Car le principal obstacle à la généralisation de la Bio reste la rémunération correcte du producteur.
Lorsque les consommateurs accepteront de renoncer à leur semaine à la neige et leurs trois semaines à la plage  pour payer leur alimentation bio à un prix qui permette au paysan de vivre décemment, nous aurons un début de solution au problème posé par l’utilisation des PPP. Quid de ceux qui n’ont pas les moyens de se payer ce niveau de vie.

Mais quand bien même, cela ne résoudra pas le problème quantitatif de nourriture : la baisse des rendements, les cultures privées de moyens de protection risquent de provoquer des pénuries dont on a oublié la gravité.

Nous serons malgré tout obligés de trouver une solution pour nous passer de PPP, car issus majoritairement du pétrole, celui-ci ne durera pas des siècles et le futur nous rappellera que la priorité principale sur cette terre est de manger.



06/11/2020
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