Sivens, analysons calmement ...
La mort du jeune Rémi FRAISSE est une issue monstrueuse sur un dossier que la réflexion logique et calmement débattue aurait évitée.
Reprenons les arguments des opposants au barrage :
1° la destruction d’une zone humide.
L’utilité première d’une zone humide est de réguler les flux hydrauliques à la manière d’une éponge : retenir en période excédentaire et restituer en période déficitaire. Cependant la majorité des eaux hivernales repart directement à la mer sans profiter à personne.
Il semble évident que la création d’une retenue de 1,5 millions de m3 a une capacité de régulation largement supérieure à quelques hectares de fond de vallée. Son remplissage se fait sur des eaux excédentaires en période pluvieuse, régulant et évitant d’autant plus les crues et leurs effets néfastes.
De plus, l’eau stockée a pour vocation à être restituée sur le bassin versant périphérique, profitant à une superficie largement supérieure à celle de la zone humide antérieure. Une telle réserve permet aussi une alimentation de l’étiage de la rivière aval supérieure à celle de la zone humide antérieure, surtout en cas de sécheresse prolongée. Ces destinations procèdent de la bonne gestion du barrage.
La deuxième utilité de la zone humide est la préservation du biotope.
La création du barrage ne supprime pas la zone humide, elle ne fait que la déplacer et l’agrandir. En effet, les berges du lac constituent une zone humide favorable aux mêmes espèces, qui si elles ont été détruites lors de la création, se reconstitueront rapidement par le biotope amont et aval qui trouvera des conditions favorables à son expansion.
Un autre avantage du lac de rétention est qu’il crée une zone d’évapotranspiration assez large qui attire les pluies orageuses à la manière des forêts, améliorant ainsi la pluviométrie estivale.
2° le financement du barrage.
Les opposants sont farouchement opposés aux subventions publiques de cet ouvrage.
On peut s’interroger de quels subsides vivent les opposants qui depuis plusieurs semaines occupent les lieux ?
Certes la solidarité de leurs sympathisants peut y pouvoir pour partie, mais on s’interroge :
Combien sont ceux qui ont posé un congé pour militer ?
Combien sont bénéficiaires du RSA ou autre subside public pour pouvoir rester des semaines sur place sans travailler ?
Combien sont des salariés d’associations, qui elles-mêmes bénéficient dans leurs budgets de parts importantes de subventions publiques ?
Alors, leur insurrection ne peut se justifier que par le montant individuel différent des subventions reçues. Pour comparer, il faut prendre en compte que les subventions versées aux agriculteurs ont une contrepartie dont profitent les citoyens : l’irrigation augmente les rendements, assure une production plus régulière en quantité et en qualité et participe au maintien de prix alimentaires plus bas. Quel est le retour de la part de subvention dont bénéficient les opposants ?
3° La culture du maïs.
Contrairement à ce que prétendent les opposants, l’irrigation n’est pas destinée uniquement à la culture du maïs, mais à toute culture environnante dans la limite de la proximité de distribution. Le maïs n’est pas une plante prohibée, et si son besoin d’eau majeur est en période estivale, le stockage de l’eau hivernale permet de résoudre cet inconvénient. Nous profitons tous à un moment où à un autre des sous-produits du maïs (http://www.agpm.com/pages/mais_jours.php), mais sa principale destination est l’alimentation du bétail. Et les éleveurs les moins fragilisés par la sécheresse (2011 par exemple), ont été ceux qui nourrissaient avec du maïs, et particulièrement quand il était irrigué.
Ainsi, pour consommer des produits laitiers, difficilement remplaçables dans les régimes végétariens, l’irrigation du maïs est un bon moyen pour assurer une production régulière.
Alors, plutôt que d’occuper illégalement des terrains privés, générant des violences intolérables, n’aurait-il pas été plus sage que chacun expose ses arguments comme je le fais ici, dans des débats publics largement médiatisés où toutes les parties auraient été équitablement représentées afin de déterminer avec objectivité la meilleure solution à mettre en place pour le bien commun ?
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