papyrural, Le blog d'Armand PAQUEREAU

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Le consommateur, le paysan et l’écolo.

Malgré tous les propos bienveillants pour l’agriculture de proximité, sans « pesticides », le locavore et le soutien à la petite exploitation familiale, les consommateurs continuent à privilégier massivement les prix les plus bas pour des produits dont ils indiffèrent l’origine. Leur ligne de conduite est tout, tout de suite et toujours moins cher. Seulement, cette orientation est mortifère, car plus les prix sont bas, plus on appauvrit celui qui a produit, qui à moins d’argent pour acheter et doit acheter encore moins cher…

On constate le résultat de cette déflation par le nombre croissant d’exploitations de plus en plus nombreuses, qui, obligées de vendre au-dessous des coûts de production, font faillite. A force de ne plus rémunérer le travail de ceux qui nourrissent les peuples, les consommateurs ont-ils conscience du suicide collectif qu’ils sont en train de mettre en œuvre ?  

On en arrive au point où la terre, qui produit la nourriture base de toute vie sur notre planète, devient plus rentable à produire de l’énergie que de la nourriture. En effet, nombre de propriétaires, exploitants ou fermiers peuvent trouver un intérêt à couvrir des parcelles d’installations photovoltaïques où à installer des éoliennes. Mais il est curieux que dans la majorité des cas, ces projets se trouvent contrecarrés par des oppositions farouches de citoyens qui pourtant se réclament par ailleurs écologistes. Les arguments avancés sont souvent aussi convaincants que ceux des Végans qui s’opposent à toute forme d’élevage, prônent les prairies comme puits de carbone, mais ne font pas l’effort de comprendre que le moyen le plus écologique d’entretenir une praire est d’y faire paître des vaches ou des moutons.

Ainsi, la société est en train de privilégier le confort de vie à la nourriture. Pourtant, l’une ne va pas sans l’autre. Il est évident qu’il faut disposer d’énergie pour cultiver les plantes, transformer, et conserver et acheminer les aliments. Autant il est indispensable de privilégier les bonnes terres pour produire des biens alimentaires, autant il est possible d’installer sur les plus mauvaises des unités de production d’énergie, qui pourront être entretenues en bon état environnemental par la pâture. Ceux qui s’opposent à l’implantation d’un champ photovoltaïque devraient s’offusquer de la présence d’une jachère.

Il est primordial de penser à la raréfaction des énergies fossiles qui ont permis, par le développement de la production alimentaire, de faire face à l’augmentation considérable de la population de la planète. Si la production d’agro-carburants peut s’envisager pour alimenter les machines agricoles, elle entrera en concurrence avec les surfaces dédiées à l’alimentation. Il conviendra de prendre en considération que la première urgence vitale est de manger ; payer les aliments au juste prix qui rémunère les coûts de production et le travail du producteur est une priorité indéniable. Mettre en place toute production d’énergie que permet la technologie moderne est aussi indispensable, même si cela entraîne des modifications paysagères. Comment des éoliennes peuvent-elles dégrader le paysage quand des moulins à vent sont aujourd’hui considérés sites touristiques ?

Le vent, le soleil, l’eau sont les moteurs de la vie. Ils sont gratuits, inépuisables et au service de chacun. A chacun d’entre nous de s’approprier, et de tolérer la meilleure utilisation qui peut en être faite pour la survie et le confort de tous.



07/11/2020
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