papyrural, Le blog d'Armand PAQUEREAU

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La peine de mort, « marronnier » des périodes électorales.

La peine de mort, « marronnier » des périodes électorales.

 

Régulièrement, à l’approche de chaque période électorale, de très nombreux médias posent aux candidats la fatidique question : « Etes-vous pour le rétablissement de la peine de mort ? »

Et immanquablement, les interrogés éludent la question, tant elle est clivante entre les partisans de ce châtiment radical et les abolitionnistes.

La première chose qu’il convient de constater avec pragmatisme est que la peine de mort n’est pas abolie ! Combien d’innocentes victimes ont été exécutées, dans des conditions quelquefois sordides et avec une barbarie effarante depuis ce 10 octobre 1981 ?

Quelle réponse ont les abolitionnistes à donner aux parents de victimes qui ont été assassinées par des récidivistes pour justifier que des assassins puissent tuer à répétition, après avoir été condamnés puis relâchés après des condamnations écourtées par des remises de peines ?

 

L’homme et sa relation avec la mort.

 

L’homme, comme la plupart des prédateurs donne la mort pour se nourrir, mais il est le seul animal dans la nature à s’entretuer. Les autres animaux de la même espèce s’affrontent, se battent pour préserver leur territoire, assurer la pérennité de leur lignée, mais les affrontements s’arrêtent le plus souvent par la fuite du vaincu. Certes, certains meurent de leurs blessures ou des suites de leur combat, tels les cerfs aux ramures entremêlées qui meurent de faim.

Depuis la nuit des temps, l’homme n’a cessé d’inventer des armes de plus en plus sophistiquées et efficaces pour éliminer ses adversaires ou concurrents. La religion catholique a tenté de limiter cet atavisme meurtrier dans le 6ème commandement : « Tu ne commettras pas de meurtre ».

Mais sa position reste ambigüe quand elle envoie des aumôniers sur les champs de bataille pour bénir ceux qui vont s’entre-tuer ! De même quand elle absout un meurtrier après une simple confession.

 

La société civile a tenté elle aussi de réfréner ce penchant mortifère en inventant des punitions pour les individus convaincus de meurtre ou d’assassinat. Ces punitions se voulaient effrayantes pour tenter de dissuader des hommes normaux de devenir des assassins. Le supplice du garrot, le gibet, la guillotine avaient pour but non seulement d’empêcher un criminel de récidiver, mais aussi de dissuader de passer à l’acte.

 

La peine de mort est-elle dissuasive ?

 

Les abolitionnistes sont persuadés que la peine de mort n’est pas dissuasive. Ils avancent des comparaisons statistiques de chiffres de criminalité issus de différents pays où elle est ou pas abolie. Ils citent des chiffres de criminalité avant ou après son abolition. Mais ces études statistiques n’apportent pas de réponse statistique fiable pour conclure sur le sujet.

Quand, à une époque lointaine en place de grève et en public, chaque citoyen présent voyait le condamné agoniser au bout d’une corde dans des soubresauts d’anoxie, se souillant par le relâchement des sphincters, personne n’a jamais mesuré si cette image gravée dans son inconscient est ou n’est pas un frein puissant qui peut éviter le passage à l’acte.

Une chose est certaine : la crainte de la punition est une dissuasion certaine, sinon pourquoi les radars font-ils respecter la vitesse sur les routes, la peur de l’amende fait elle mettre des sous dans les parcmètres, la peur de la majoration fait elle payer l’impôt ?

Cependant, Me BADINTER, dans son discours historique pour abolir la peine de mort, a affirmé que cette peine suprême n’était pas dissuasive. Sur quels critères peut-il se baser ? Sur des statistiques précédemment évoquées ?  Il suffit de regarder les statistiques suivantes pour avoir beaucoup de doutes sur leur fiabilité :

homicides

Source : http://www.cesdip.fr/wp-content/uploads/QP_09_2008.pdf

 

A comparer la courbe des condamnations de la justice pour homicides (•-•-•) à celle de la police hors tentatives (- - -), on peut supposer que la peine de mort qui n’est plus appliquée, ne soit pas dissuasive puisque nombre d’homicides ne semblent pas punis !

Il est bien évidemment impossible d’apporter des preuves indéniables de la dissuasion de la peine de mort, personne n’ayant jamais pu interroger des personnes ayant abandonné ou interrompu leur projet criminel par peur de la sanction suprême.

D’aucuns prétendent que la privation de liberté sur une longue période est plus dissuasive que la peine de mort. Un candidat au meurtre peut-il évaluer les tourments de l’enfermement ? En revanche, un récidiviste les connaît parfaitement, et ils ne l’empêchent pas de recommencer. Un condamné à mort ne récidive pas.

Un argument qui peut expliquer l’effet dissuasif de la peine de mort est l’instinct de survie. Ce puissant atavisme qui meut chaque individu, qu’il soit animal ou humain, fonctionne indépendamment de notre volonté et peut réfréner inconsciemment l’envie de tuer par peur d’être exécuté.

 

Quand l’interdiction de la peine de mort inhibe la légitime défense

 

On comprend que les juges, et les jurés, aient des scrupules à se prononcer pour la peine de mort. La crainte de l’erreur judiciaire est bien évidemment le plus grand ennemi de la peine de mort. Avoir le remords d’avoir condamné un innocent est une peine insoutenable. Mais que dire d’avoir permis à un récidiviste de massacrer des innocents ?

Le pire est que les juges, par des adaptations de la jurisprudence, ont supprimé le droit de se défendre de l’attaque d’un malfaiteur. La défense doit être proportionnée à l’attaque. C’est-à-dire que si la personne agressée maîtrise son agresseur, la défense a été supérieure à l’attaque, donc la légitime défense n’est pas caractérisée. Ainsi, pour ne pas être assassiné, il ne faut pas tuer son agresseur, ni même le blesser. Cet état de fait inhibe la capacité à se défendre des victimes et diminue la dissuasion d’attaquer des malfaiteurs.

On constate dans les argumentations des abolitionnistes une plus grande quantité d’arguments de compassion pour les condamnés que pour les victimes. Certes, cela peut paraître logique, car les victimes sont mortes et ne souffrent plus. Mais pourquoi a-t-on plus de compassion pour le condamné au moment de l’exécution que pour la victime lors du meurtre, surtout que dans beaucoup de cas, ces meurtres sont sordides et accompagnés de souffrances longues et atroces, alors qu’une exécution tend à limiter la souffrance et sa durée ?

 

Une vraie justice serait celle qui protège les innocents, et qui par les moyens les plus appropriés, mettrait la société à l’abri des meurtriers et surtout empêche toute récidive.

 



21/09/2021
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