papyrural, Le blog d'Armand PAQUEREAU

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Les graves conséquences des délocalisations

A la recherche de prix les plus bas possibles pour les consommateurs, les productions sont délocalisées vers des pays où les coûts sociaux et environnementaux de production sont plus faibles.

Ainsi après avoir délocalisé les charbonnages, la sidérurgie, l’industrie textile et beaucoup d’autres secteurs, on a aussi laissé délocaliser la fabrication des médicaments. 80 % de leurs principes actifs sont maintenant fabriqués hors d’Europe, contre 20 % il y a trente ans (1). Selon l’agence européenne du médicament, près de 40 % des médicaments finis commercialisés en Europe proviennent de pays tiers.

En France en juin 2019, 2318 médicaments étaient « en tension » dans les 21.000 officines de l’Hexagone. De 2008 à 2018, le nombre de ruptures d’approvisionnement a été multiplié par vingt.

A l’automne 2018, un rapport sénatorial déplorait la perte d’indépendance sanitaire de notre pays. Sur les 206 médicaments chimiques autorisés par l’Agence européenne du médicament entre 2012 et 2016, 16 sont produits en France, c’est dire si notre dépendance en la matière est devenue critique.

Malgré cet exemple significatif, nos dirigeants continuent à mettre les entreprises françaises en concurrence avec des producteurs étrangers qui ne supportent pas les mêmes charges sociétales et environnementales que celles qu’ils nous imposent.

Bien que le solde de la balance commerciale des produits agricoles se soit effondré depuis 2015 et devenu déficitaire d’environ ½ milliard d’euros en 2017 (2), cela n’a pas empêché nos dirigeants de signer le CETA qui va mettre en difficulté les éleveurs français dont un grand nombre vont être entraînés vers la faillite par une concurrence déloyale.

Les consommateurs partagent aussi la responsabilité de la mise en concurrence déloyale des entreprises agricoles. Leurs exigences exagérées, souvent injustifiées en matière d’environnement et de protection des cultures et animaux pour les productions nationales amènent à interdire en France l’utilisation de produits ou pratiques pour lesquelles ils ferment les yeux relativement aux produits d’importation. Ainsi en est-il pour le glyphosate qu’ils poussent le gouvernement à interdire d’usage en France, mais dont ils consomment des produits importés provenant de cultures OGM traitées. De même pour le diméthoate devenu interdit d’usage en France, mais dont les cerises et autres fruits importés ont reçu des pulvérisations protectrices contre les insectes ravageurs.

Toutes les conditions sont réunies pour qu’un jour très prochain, survienne en France une pénurie pour les produits alimentaires identique à celle précitée des médicaments. Ses effets auront une incidence multiple : la dépendance alimentaire de la France sera gravement compromise, le déficit la balance commerciale largement aggravé, les emplois agricoles et des entreprises en aval détruits, les espaces agricoles ensauvagés.

Nous avons le choix : relocaliser les productions près de leurs lieux de consommation, afin de maîtriser nos productions en symbiose avec nos besoins, ou continuer à favoriser les bas prix pour des produits qui traversent la planète au prix d’une consommation d’énergie fossile qui ne se régénère pas.

https://tresor.economie.gouv.fr/Articles/56d635ac-7c74-4f75-a374-c5a76e450113/files/90d3a341-eee7-4ef8-b59b-1e3d75d001b0



08/11/2020
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