La chasse au sorcier nitrate
Dans son document « coût des principales pollutions agricoles de l’eau», le commissariat général au développement durable dans son N° 52 de septembre 2011, corrigé en avril 2012 se livre à une analyse qui se révèle un véritable réquisitoire contre les nitrates, « d’origine essentiellement agricole »
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/ED52-2.pdf
En plus des dépenses inhérentes au maintien de la norme de l’eau des réseaux de distribution, sont évalués sur des bases difficilement vérifiables les coûts de substitution de l’eau du robinet par de l’eau en bouteille, ceux de fabrication et de recyclage des emballages, de filtration de l’eau du robinet, les pertes marchandes (tourisme) dues à l’eutrophisation), le contentieux communautaire, etc…
Sont aussi évalués les coûts de dépollution des eaux usées pour les ramener à la norme de « bonne qualité » de 10Mg de NO3/litre, sans préciser que dans ces eaux, l’eau initiale à <50mg/L s’est enrichie de l’azote des excréments des consommateurs. Cette quantité non définie étant implicitement attribuée à l’agriculture, de même que celle provenant de l’épandage des boues urbaines dans les champs des agriculteurs.
Comme on peut le constater dans ce document, l’agriculture serait une activité à supprimer, tant elle génère de nuisances et de frais pour la société !
On peut se demander pourquoi tant d’acharnement envers les nitrates, dont il est maintenant prouvé que non seulement ils ne sont pas toxiques, mais bénéfiques : les nutritionnistes unanimement préconisent les légumes et les fruits pour une meilleure alimentation et pour lutter contre le cancer. Or ces produits contiennent des concentrations en nitrates de 20 à 50 fois supérieures à la norme de l’eau.
Le rapport précité propose des solutions radicales pour éradiquer les nitrates :
« Les coûts de potabilisation dus à l’agriculture conventionnelle de parcelles situées dans les aires d’alimentation des captages d’eau potable se situent dans une fourchette de 800 à 2 400 euros par hectare d’agriculture conventionnelle et par an….
Cette évaluation pourra justifier dans certains cas les bénéfices pour la collectivité de l’acquisition par le Service Public d’Eau et d’Assainissement (SPEA) de certaines parcelles qui pourront être plantées en herbes ou en légumineuses. »
Ainsi, on veut supprimer toute culture dans ces zones pour les remplacer… par des légumineuses dont la faculté principale est de capter l’azote de l’air pour le transformer en nitrates et les mettre à la disposition des plantes dans le sol.
Curieuse contradiction de la part de « spécialistes » en environnement !
Pour satisfaire au syndrome nitrates, faut-il abandonner toute production végétale au vu d’une « dépollution » plus onéreuse que la marge brute des productions ?
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