papyrural, Le blog d'Armand PAQUEREAU

Un adage, vieux comme l’agriculture, dit : « le mauvais temps, c’est celui qui dure trop longtemps ».

Mais depuis les gaulois, et même avant, le mauvais temps, c’est aussi le ciel qui nous tombe sur la tête : la foudre, la grêle, la pluie surtout quand elle est torrentielle.

Mais pour l’opinion, rabâchée en boucle par les médias, la grande calamité c’est : l’eau est rare ! Quand on tape sut Google « l’eau est rare » on obtient 158 000 occurrences ; quand on tape « inondations+France » on obtient 8170 résultats. C’est dire la grande priorité !

Il existe une grande dichotomie des associations écolos sur le sujet de l’eau : autant elles sont nombreuses à alerter sur la rareté de l’eau, autant elles sont muettes en saison de pluies excédentaires et dévastatrices, sauf à dire pour certaines que les inondations sont dues aux pratiques culturales des agriculteurs. Pas une n’admet que des sols gorgés d’eau ne peuvent plus en absorber et que l’eau excédentaire ruisselle immédiatement et provoque les dégâts que l’on sait. Mais Poitou-Charentes Nature fait encore plus fort : elle dénonce dans un communiqué du 04/11/2008  la création de réserves dans des termes assez surprenants :
« Le déficit en eau est seulement déplacé dans la saison, avec le pompage dans les cours d’eau ou dans les nappes aquifères hors période des basses eaux, en substitution des prélèvements estivaux, sans réelles précautions pour respecter les crues utiles de l’hiver, et sans évaluation de l’effet cumulé des projets dans chaque bassin versant »

Pour cette association, utiliser l’excédent de l’eau de certaines périodes est un non-sens et elle préfère laisser cette eau recouvrir les champs et inonder les rues et les caves que de la stocker dans des réserves collinaires. Ces réserves si utiles aux agriculteurs pour irriguer leurs cultures et abonder l’étiage des rivières. Je laisse le soin à cette association d’expliquer aux maraîchers qui ont perdu leur récolte polluée par la crue ou aux particuliers dont l’eau a tout pourri dans leur maison que la crue hivernale est utile !

Il est pourtant évident que le remplissage par ruissellement de retenues collinaires diminue efficacement le risque d’inondation et que cette eau est pour les agriculteurs la meilleure assurance contre la calamité sécheresse.

Les aléas climatiques ont toujours été la préoccupation majeure des agriculteurs, avec leur pendant de maladies et de ravageurs, les récoltes grillées ou noyées. Ils ont toujours recherché des palliatifs, mais l’opinion est désormais de plus en plus hostile aux moyens de prévention ou de résolution des problèmes. En plus de l’irrigation combattue par Poitou-Charentes Nature (entre autres), celle-ci fustige la culture du maïs, trop grande consommatrice d’eau selon elle au plus mauvais moment. Pourtant, lors de la sécheresse de 2011, les éleveurs qui avaient du maïs dans leur assolement n’ont pas été affectés par le manque de fourrage pour leurs animaux, d’autant moins qu’ils pouvaient l’irriguer.

La lutte pour le partage de l’eau fait fureur et les écologistes accusent l’agriculture d’utiliser 68% de l’eau prélevée.

Cette allégation est une manipulation outrancière (1) : « Environ la moitié des 3 600 km³ d'eau prélevés annuellement est consommée par évaporation et évapotranspiration des plantes ».

Ainsi, on accuse l’agriculture d’utiliser l’eau, ce bien si rare, et de la gaspiller la simple fonction naturelle de la végétation.

Ils occultent allègrement l’article 641 du code civil qui stipule :
 « Tout propriétaire a le droit d'user et de disposer des eaux pluviales qui tombent sur son fonds. ».
De même, l’article 642 complète :
« Celui qui a une source dans son fonds peut toujours user des eaux à sa volonté dans les limites et pour les besoins de son héritage. »

http://www.fao.org/docrep/005/Y3918F/y3918f03.htm

Environ la moitié des 3 600 km³ d'eau prélevés annuellement est consommée par évaporation et évapotranspiration des plantes.