papyrural, Le blog d'Armand PAQUEREAU

papyrural,  Le blog d'Armand PAQUEREAU

Quand l’idéologie veut s’imposer en dogme

Quand l’idéologie veut s’imposer en dogme.

 

De nombreux courants de pensées (égalité en tout et pour tous, réchauffement climatique, agriculture Bio, etc..) tendent à nous convaincre, voire à nous imposer leurs visions et leurs solutions pour corriger les excès de notre monde et en créer un parfait. Aux yeux de leurs précepteurs, ce monde idyllique assurerait la pérennité de la planète et celle des espèces y vivant dans un bonheur parfait.

Mais dès que l’on se penche un peu vers les détails, il faut bien concéder que toute médaille a un revers, et que toute action présente des conséquences positives et négatives.

 

L’égalité, la base de notre démocratie et devise nationale.

La déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 stipule dans son article premier :
« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »

Cette loi universelle n’inclue que les droits, mais n’oblige pas les individus à être dans une parfaite et totale égalité. Il existe des petits et des grands, des gros et des maigres, des vieux et des jeunes, des blancs, des noirs et d’autres ethnies ou races, et ils ont tous les mêmes droits et, ce que beaucoup semblent ignorer ou veulent occulter, les mêmes devoirs.

Rien dans aucune loi ne leur impose d’avoir les mêmes capacités physiques ou mentales, d’avoir obligation d’atteindre le même objectif. S’il y a des riches et des pauvres, rien n’interdit à un pauvre de tenter de devenir riche, pas plus que rien ne garantit à un riche de ne pas devenir pauvre.

 

Certes il y a des différences de revenus outrageantes, mais le revenu doit être la rémunération de la quantité et de la qualité de travail effectué, ou la rémunération du capital économisé sur son revenu et placé à la disposition d’autrui pour permettre ou accélérer la réalisation d’investissements. On retrouve ici la revendication du salarié du partage des bénéfices de l’entreprise entre les salaires et les dividendes. Si les dividendes semblent représenter des rémunérations concurrentes aux salaires, il n’est pas interdit aux salariés d’acheter des parts du capital de leur entreprise, voire de prendre le contrôle total de la gestion de celle- ci (Société Coopératives Ouvrières de Production).

 

Il est de bon ton de revendiquer l’égalité femme-hommes selon tous les aspects envisageables. Si bien évidemment à travail égal en quantité et en qualité leurs rémunérations doivent être identiques, on ne pourra jamais demander à des femmes de rivaliser avec les hommes dans des métiers où la morphologie crée de fait une différence insurmontable : porter des charges lourdes par exemple.

 

De même, malgré la volonté affichée par certains lobbies de gommer la notion de genre, la gestation sera toujours réservée à la femme, ce qui entraîne de la part des chefs d’entreprise un frein à son embauche car le temps de la grossesse et l’absence qui en découle est évidemment moins productive pour l’entreprise. Certes la loi interdit ce choix qui discrimine les femmes, mais dans le contexte de compétitivité exacerbée par le consommateur qui exige les prix bas, les délocalisations sont souvent le résultat de l’impossibilité économique d’appliquer une réelle égalité femme-homme.

 

L’égalité statistique est aussi un but gratifiant et est encouragée dans toutes les sphères de la société.
La loi du 6 juin 2000 impose une parité numérique femme-homme dans les candidatures aux fonctions électives. La progression entre les périodes 2008-2012 et 2014-2019 (sources INSEE) est significative.

participation des femmes

 

 

Cependant, si on considère que les femmes avaient déjà les mêmes droits de se présenter aux fonctions électives que les hommes, le fait d’imposer par la loi une parité de candidature ne risque-t-il pas de les dévaloriser, de leur imposer des contraintes inhérentes aux fonctions qu’elles ne souhaitaient pas exercer en ne se présentant pas spontanément et librement ?

 

Un autre volet sensible de l’égalité revendiquée vient d’aboutir dans le vote de la PMA (Procréation Médicalement Assistée). Mais ce « progrès » remet en cause le principe de l’égalité femmes-hommes : Si les couples de lesbiennes peuvent maintenant avoir accès à la procréation, les couples homosexuels hommes en sont matériellement écartés, sauf à avoir recours à la GPA (Gestation Par Autrui) qui devra donc être autorisée pour ne pas bafouer le sacro-saint principe d’égalité.

Cependant, la différence originelle fera toujours qu’un homme ne pourra porter de fœtus et une femme ne pourra générer des gamètes mâles… Certes les femmes ont accès aux dons de sperme, mais y aura-t-il des hommes assez téméraires pour donner leur semence dans un contexte où la nouvelle loi ne préserve plus leur anonymat ?

Combien prendront le risque d’engendrer des enfants envers lesquels ils n’auront aucun droit mais pourront être reconnus comme géniteurs, avec les responsabilités prévues par la loi, notamment en matière d’obligations successorales, voire de pensions alimentaires ?

Le réchauffement climatique, responsabilité anthropique ?

Il n’est pas de jour où les médias ne nous ressassent cette antienne. A croire que dans chaque évocation des faits d’actualité, ils sont subventionnés pour placer dans leurs chroniques ces deux mots magiques !

Certes, il faut bien constater que les températures moyennes ont tendance à s’élever, que les excès de chaleur ou de précipitations existent, mais les moyens de communication modernes et multiples permettent d’apporter à chacun une image instantanée et répétée de faits qui existaient déjà, mais qui restaient ignorés avant la modernisation des moyens d’information.

 

Là où l’on peut être plus prudent et controverse, c’est sur la responsabilité de l’homme dans ce phénomène. 

 Tout d’abord, les températures actuelles ne sont pas nouvelles et ont déjà existé, dans des proportions encore plus dramatiques :
► 1200 avant JC, période de sécheresse qui dura 400 ans (d’après Mr Gagnère et Prat, archéologues).Emmanuel Garnier, dans son livre « les dérangements du temps » écrit : « Symbole du réchauffement climatique, le glacier du grand Aletsh, dans les alpes valaisannes, a reculé de trois kilomètres quatre cents en cent cinquante ans. Et rappelle qu’à l’époque romaine, au moment du Christ, il était plus restreint qu’actuellement »
► 1304 Sécheresse en Alsace, on pouvait franchir à gué le Rhin en plusieurs endroits entre Strasbourg et Bâle (Jacques Le Goff et Larchiver)
► 1420 les céréales sont brûlées sur pied par la grande sécheresse qui conduisit à la famine (Le Roy Ladurie SO du 17 08 2003)
► 1567 La Tardoire et le Bandiat (Charente) manquaient d’eau 6 à 7 mois de l’année et disparaissaient dans des gouffres ( Elie Vinet 1509-1587 Extrait de l’Angoulesme)
► 1636 Suite à la sécheresse, les rivières sont au plus bas.500 000 personnes meurent de la dysenterie en raison du manque d’eau potable (Le Roy Ladurie SO du 17 08 2003)
► 1707 D’étampes à Orléans, au passage du coche on compta quatorze chevaux morts sur le pavé (Météorologie Nationale et Emmanuel Garnier)
► 1789 Il a fait une si grande sécheresse que les moulins ne pouvoient plus faire de farine et l’on ne savait plus comment faire pour vivre (Curé Launay de Ruillé-le-Gravelais)

On ne peut ici que citer les plus marquants, tans les périodes chaudes ont été nombreuses et mortifères.

Revenons maintenant aux causes évoquées : le réchauffement climatique serait provoqué par l’effet de serre généré par le dégagement de CO² occasionné par les activités humaines.

Comme on peut le constater ci-dessus, les excès de chaleur de ces époques anciennes ne pouvaient être crées par le CO² dégagé par la combustion d’énergies fossiles, ni celui dégagé par la respiration d’une population bien moins nombreuse.

Quant à l’effet de serre causé par le CO², sans être un scientifique confirmé, il suffit de regarder la nature. Lors de nuits où la température descend légèrement en dessous de zéro, si le ciel est couvert, il n’y a pas de gelée. Si le ciel est dégagé, la réverbération provoque le gel. La même quantité de CO² étant présente dans les deux cas, cela prouve que le CO² ne provoque pas d’effet de serre, contrairement à la vapeur d’eau des nuages.

Si on prend en compte la composition de l’air : Oxygène 21%, Azote 78% et 1% pour les autres gaz : argon, néon, (dont dioxyde de carbone 0,04%, soit 400 ppm) , ozone, etc.., l’humidité pour une température de 30° représente en volume 42 097 ppm). Ainsi, au vu de l’observation précédente, la vapeur d’eau représente est 105 fois plus abondante que le CO² (42097/400).

Ainsi si on veut lutter contre le réchauffement climatique, il serait plus efficient de limiter la vapeur d’eau, dont la concentration est augmentée par la température.

Il serait plus judicieux de reconnaître qu’il est plus indispensable de limiter la consommation des énergies fossiles, celles-même qui ont permis le formidable bond technologique de notre civilisation. C’est ainsi que l’on a décidé de taxer les émissions de CO². Mais ce principe souffre de graves lacunes. Ainsi on interdit à l’ouvrier d’utiliser sa vieille voiture pour aller au travail, mais on permet au citoyen qui peut se payer un gros SUV d’aller aux sports d’hiver ou à la plage en émettant un total de CO² largement supérieur (gros kilométrage) car il a payé une taxe conséquente à l’achat du véhicule.

 

Est-ce que payer la taxe a fait diminuer la production de CO² ? Bien évidemment non, sauf si elle conduit à diminuer la consommation d’énergies fossiles.

 

Si taxer le CO² est considéré comme positif, pourquoi ne pas rémunérer sa transformation en oxygène ?

L’agriculture est la seule profession qui présente un bilan carbone réellement positif : La nature est bien faite et régule naturellement le CO² : la végétation, par la spécificité de la photosynthèse transforme le CO² en oxygène et en hydrates de carbone grâce à l’énergie solaire. Les hydrates de carbone sont la base de notre alimentation, mais aussi de notre équilibre biochimique corporel. Il est prouvé que l’agriculture moderne peut améliorer le ratio de captation du CO². Par exemple, un hectare de maïs capte annuellement plus de 16 tonnes de CO² de plus qu’un hectare de forêt.

 

Pourquoi taxe-t-on la tonne de CO² (50€) émise et ne rémunère-t-on pas la tonne de CO² transformée pour le bien commun ?

Le rapport QUINET, publié par France Stratégies prévoit un prix de la taxe sur la tonne de CO² évitée de 250€ en 2030 et 775€ en 2050 !

Pour lutter contre le réchauffement climatique, il en est de même pour le méthane, émis par les ruminants par leur principe digestif spécifique. En 2018, les ministres de l’environnement de l’UE ont voté à l’unanimité une TEEB (Taxe Ecologique pour l’Elevage de Bovidés) applicable en principe à partir de 2020. “On part du principe que si l’éleveur ne fait rien, il excède de 50% la production autorisée de méthane pour son élevage. Il devra donc payer le malus maximum. Par contre, dès qu’il mettra en place des dispositifs destinés à réduire cette production de méthane, ce malus diminuera pour aller jusqu’à la suppression totale de la taxe.”
 Cela va-t-il empêcher, voire diminuer la rumination des bovins ? (notons au passage que les autres ruminants ne sont pas concernés). Les solutions envisagées sont le remplacement de l’alimentation dominante maïs-soja. Selon Valorex, «en mangeant herbe, luzerne et lin, les vaches laitières peuvent émettre jusqu'à 64% de méthane en moins».

Il semble hasardeux de préconiser la consommation de luzerne pour diminuer l’émission de méthane, car fait bien connu des éleveurs, sa consommation est un facteur de risque aggravé de météorisation des ruminants, phénomène d’augmentation rapide des gaz dans la panse dont la pression entraîne l’étouffement de l’animal par compression des poumons.

 

Les ruminants ruminent depuis des millénaires… Il est curieux de les voir tout à coup en partie responsables du réchauffement climatique, ou est-ce simplement prétexte à générer une nouvelle taxe.

L’agriculture Bio, la panacée… ?

Il n’est pas de jour, pas de page où la communication ne fasse pas l’éloge de la BIO. Celui qui aurait déposé le mot Bio à l’INPI ferait fortune à chacune de ses utilisations. Cependant, cette forme de production agricole n’est pas nouvelle. C’est celle que pratiquaient nos grand parents et parents au 19ème et début du siècle dernier. Cette agriculture était un mode de production en autarcie pour nourrir une main d’œuvre familiale nombreuse et asservie aux aléas.

En 1846, 20,1 Millions de français vivent uniquement de l’agriculture sur une population de 35,26 millions, soit 57%.

En 2019, 1,17 millions de personnes relèvent du régime de la MSA dont 700 000 salariés et 470 000 chefs d’exploitation pour une population française de 66,99millions, soit 1,75%.

 

Ainsi, dans une population qui a presque doublé,
le nombre d’actifs agricoles a été divisé par 17.

 

Malgré cela, la balance commerciale agricole est excédentaire :

balance commerciale produits bruts agri

 

 

Cela démontre, s’il en était besoin, le formidable bond de la productivité de l’agriculture française. Il convient de prendre en compte ce qui a permis à un nombre d’actifs agricoles divisé par 17 de nourrir une population qui a quasiment doublé et de dégager une balance commerciale nettement positive.

L’explication se trouve dans la révolution industrielle où le remplacement de la traction animale et du travail manuel par la mécanisation ont permis de produire beaucoup plus avec moins d’effectifs.


Cette révolution a été permise par l’utilisation des énergies fossiles, notamment du pétrole qui a alimenté les machines, permis avec la chimie d’élaborer des engrais qui ont augmenté les rendements, des herbicides qui ont éliminé la concurrence des adventices et des fongicides et insecticides qui ont permis de protéger les cultures et les animaux de leurs prédateurs.

 

Cependant, les écologistes persistent à prouver, avec le soutien médiatique affidé que le seul avenir possible et durable en agriculture est l’adhésion de tous les agriculteurs à la pratique de la Bio.

Les rendements en Bio sont limités par la difficulté d’apporter des fertilisants azotés naturels, souvent exogènes, (fumier, compost) pour compenser l’interdiction des azotés chimiques.

 

Il en résulte une différence significative de rendements avec l’agriculture conventionnelle :
rendements convventionnel et BioSource Journée IRD Grandes Cultures en Occitanie – 21 Février 2019

Au vu de cette différence et de la volonté des écologistes de remplacer l’agriculture conventionnelle par une production Bio intégrale, il en résultera forcément une carence d’approvisionnement de denrées alimentaires qui ne pourra que se traduire que par une hausse des prix alimentaires. Il n’est pas certain que l’opinion sera enchantée lors de la réalisation d’une telle perspective.

Cette perspective est aggravée par le postulat tendant à prétendre que l’utilisation de produits issus de la chimie était dangereuse et mortifère. Un exemple significatif est la lutte contre les nitrates.

Sous le prétexte de diminuer le taux de nitrates dans l’eau, on a obligé les agriculteurs à respecter des contraintes qui ont conduit certains à la faillite. On a gaillardement occulté que des scientifiques mondiaux réputés ont déterminé que non seulement les nitrates n’étaient pas toxiques, mais qu’ils comportaient des effets bénéfiques pour la santé. Il n’empêche que l’on continue à traquer les nitrates en agriculture, en oubliant les autres origines :

Nitrates population et agricole

 

Notons ici que l’eau des lacs agricoles (tableau de droite) est largement en-dessous de la norme de 50 mg/litre. Cette traque des nitrates s’est transformée en dogme que rien ne justifie.

 

Cette interdiction de la chimie se traduit par une moindre efficacité des produits utilisés en Bio pour protéger les récoltes. La grande famine en Irlande entre 1848 et 1852 a été engendrée par l’impossibilité d’enrayer le mildiou qui a ravagé les champs de pommes de terre.

Les agriculteurs Bio sont d’ailleurs inquiets de la volonté de la commission européenne de limiter la dose de cuivre autorisée en Bio, ce qui compromet fortement les récoltes en cas de climatologie favorable au développement du mildiou.

Les grandes idéologies ne regardent que vers leur idéal, mais sont aveugles sur leurs effets pervers.

Supprimer les centrales nucléaires pour éviter des drames comme Fukushima ou Tchernobyl semble être un remède radical. Mais vouloir en même temps remplacer les moteurs thermiques des voitures par des moteurs électriques relève de l’utopie, voire de l’escroquerie intellectuelle.

Vouloir miser sur des énergies électriques « renouvelables » sans avoir résolu leur problème d’intermittence de production et la possibilité de leur adaptation de production instantanée aux besoins de la consommation relève du même mensonge.

De même vouloir interdire aux bailleurs de louer des logements s’ils n’ont pas effectué des travaux d’isolation qu’ils ne peuvent financer conduira à une pénurie de logements disponibles.

 

La liste de toutes ces déviances serait si longue qu’elle pourrait faire l’objet d’un ouvrage complet.

 

On peut en retirer comme enseignement qu’il est toujours indispensable, avant de légiférer pour satisfaire certains courants d’opinion, d’étudier avec soin et impartialité tous les effets induits par un projet afin qu’il ne se révèle pas plus destructeur que profitable.



10/07/2021
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