papyrural, Le blog d'Armand PAQUEREAU

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Les limites mortifères de l’écologie.

Les limites mortifères de l’écologie.

 

Il n’est pas de jour où les médias ne nous serinent pas le sacro-saint principe de l’écologie. Cette idéologie est en passe de devenir une religion, au point qu’il est quasi interdit de de s’interroger sur son bien-fondé, voire d’apporter des contradictions.

Pourtant, l’actualité nous apporte des faits édifiants sur le manque de prospective des écologistes sur les conséquences de leurs revendications et de leurs réalisations.

 

Les exemples récents.

 

La suppression du nucléaire en Allemagne en est un exemple flagrant : il était évident que les énergies de remplacement, intermittentes par définition, ne pourraient fournir une électricité suffisante en quantité et en régularité aux besoins de la population. Malgré cela et sans s’interroger plus longuement, les verts allemands ont obtenu la fermeture des centrales nucléaires. Robert Habeck, chef du parti écologiste allemand, devenu ministre de l’économie « a assuré, dimanche 19 juin, vouloir augmenter provisoirement la production des centrales au charbon allemandes actuellement actives, tout en retardant la fermeture d’installations censées plier boutique en 2022 et 2023. »  Où l’on voit que nécessité fait loi.

L’actualité au Sri Lanka est elle aussi est édifiante :  en moins de trois ans, l’obligation faite à tous les paysans de cultiver en Bio, associée à l’interdiction d’importation et d’utilisation d’engrais chimiques et désherbants a débouché sur une pénurie alimentaire et une insurrection populaire. Le Président de la République a dû être exfiltré et le premier ministre promettre de démissionner. Et pourtant l’écologiste agricole indienne Vandana Shiva, qui promouvait ces mesures écologiques au Sri Lanka  a reçu en europe le prix du développement durable malgré son engagement désastreux pour l’État Sri-lankais.

Malgré ces exemples flagrants et inquiétants, le gouvernement hollandais a persisté dans sa volonté de diminuer la pollution d’oxyde nitrique et d’ammoniac de 50% d’ici 2030 et a soulevé un mouvement de protestation chez les agriculteurs qui ont investi les axes de communication en paralysant la circulation. Le premier ministre Mark RUTTE a précisé que « la liberté de parole et le droit de manifester étaient une part vitale de notre démocratie, et je les défendrai toujours, mais il est inacceptable de créer des situations dangereuses, et il n’est pas acceptable d’intimider les autorités, nous n’accepterons jamais cela ».

Les agriculteurs s’opposent au plan qui vise à diminuer leur cheptel de 50% et favoriser l’accaparement des troupeaux qui produisent le plus de gaz controversé.

 

 Imaginons que, pour sauver la planète, les écologistes décident, comme pour les paysans néerlandais, de priver l’ensemble des citoyens de 50% de leurs revenus ! Que croyez-vous qu’il arriverait ? Exactement la même chose que quand la production agricole ne sera plus suffisante pour nourrir les populations, comme au Sri Lanka !

 

Les bases du paradigme écologiste sont-elles objectives ?

 

La base de la lutte écologique réside dans la subjectivité que le réchauffement climatique est dû à la pression anthropique. Certes, passer mondialement de moins de 1,3 milliard d’individus en 1850 à 7,87 milliards en 2021 n’est pas sans conséquence, la première étant de nourrir ces populations.

Mais ramener le réchauffement climatique à cette seule hypothèse est une manipulation. Les températures ont par le passé, avec des populations moindres et sans le recours aux énergies fossiles, égalé voire dépassé les canicules actuelles. En témoignent quelques notes de lecture sur des évènements anciens :

En 1289 : Noël à Colmar, les arbres étaient en fleurs, on a cueilli des fraises le 25 janvier.
En 1304, on pouvait franchir le Rhin à gué en plusieurs endroits entre Strasbourg et Bâle.
En 1420, les céréales sont brûlées sur pied par la grande sécheresse qui conduisit à la famine (Le Roy Ladurie)
En 1636 et 1718, les rivières sont au plus bas et 500 000 personnes meurent de dysenterie pendant l’été par manque d’eau potable (Le Roy Ladurie). A comparer aux 15 000 morts de 2003…
Entre 1781 et 1791, 10 années consécutives de sécheresse. La Seine manquait d’eau pour le transport.
En 1870, chaleur torride 38°, 40°, 42° à La Rochefoucauld (16110).

Ces quelques exemples du temps passé nous prouvent que le réchauffement est un phénomène cyclique et récurrent, et qu’à ces époques ni les émissions de CO² issues de la combustion des énergies fossiles ni les gaz à effet de serre n’étaient en cause.  

Le CO², cause ou conséquence ?

 

La guerre écologiste contre le réchauffement climatique se focalise sur les gaz à effet de serre qui seraient l’explication des élévations de températures. La principale cible est le CO² pour lequel a été instaurée une taxe carbone censée limiter ses émissions.

Cependant de nombreux scientifiques contestent cette option. Ils ont mis en avant les relevés de température et les concentrations de CO² relevés dans les carottes glacières. Le graphique suivant, publié par Cédric Ringenbach est assez significatif :

variations temp et CO²

 

 

On y voit clairement que les variations de température précèdent dans le temps et corrèlent les variations de concentration de CO².

 

Le réchauffement climatique serait donc responsable de l’augmentation du CO² et non l’inverse.

 

De même pour l’effet de serre du CO² : Si on considère la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, la vapeur d’eau représente 95% du total, le CO² 4,1% et 0,9% pour les autres gaz. Et il n’est pas nécessaire d’être scientifique pour constater la capacité supérieure de la vapeur d’eau en matière d’effet de serre. Au printemps, par une température de -2°, si le ciel est clair, les plantes sensibles gèlent. Par temps couvert, les nuages renvoient vers le sol la radiation nocturne et ces plantes ne gèlent pas. Le CO², présent dans les deux cas, n’a pas produit d’effet de serre en l’absence de vapeur d’eau (nuages).

Au regard de ce qui précède, faut-il continuer à faire la chasse systématique au CO² quand on sait que le CO² est indispensable à la vie sur terre. En effet, la totalité de notre nourriture est issue directement ou indirectement de la transformation du CO² en hydrates de carbone par la photosynthèse des plantes et des cultures. J’ai d’ailleurs publié un article qui démontre qu’un hectare de maïs capte chaque année 16,31 tonnes de CO² de plus qu’un hectare de forêt. Le projet CARBGROWTH, financé par l’UE a démontré des augmentations de productivité conséquentes pour des cultures sous serres par injection spécifique de CO².

 

La vraie urgence écologique

 

La récente guerre en Ukraine a mis en exergue la fragilité de nos économies. La remise en cause brutale de l’approvisionnement énergétique nous fait prendre conscience des véritables risques qui guettent nos sociétés modernes. Le formidable bond de notre niveau de vie a été permis par l’utilisation des énergies fossiles. Les progrès considérables de la chimie, de la génétique, de la mécanisation ont permis aux agriculteurs de faire baisser des 2/3 le coût de la part alimentaire dans le budget des ménages en un peu plus d’un demi-siècle.

évolution population et engrais Azotes

 

En effet, les rendements de la production agricole ont été boostés par l’utilisation d’engrais azotés de synthèse, et un des facteurs de limitation de productivité de l’agriculture Bio est l’interdiction de leur utilisation et la disponibilité insuffisante de compost. Une culture fertilisée avec de l’azote de synthèse produit plus de masse végétale qui se traduit par plus de potentiel d’humus par décomposition des pailles.

Avec la perspective d’une pénurie d’énergies fossiles, quelle solution peut-on envisager ? Retourner au mode de culture du 19ème siècle ? Observons ces deux photos qui résument la progression de productivité de l’agriculture :

trépignière

 

 

Moiss bat

 

 

Un siècle et demi de progrès technologique pour le battage des céréales

A gauche, le modèle totalement indépendant des énergies fossiles. Rendement de battage environ 2 500 kg de grain par jour avec au moins 6 personnes + 1 cheval.

A droite dépendance totale au gasoil. Rendement environ 10 400 Kg grain à l’heure (1,3Ha/h x 80 qx) avec 1 chauffeur +1 pilote de véhicule de transbordement.

Il faut remarquer que la méthode d’antan nécessitait la coupe préalable dans le champ, le chargement manuel des gerbes et leur transport jusqu’à la trépignière, alors que la moissonneuse-batteuse effectue le tout en un seul passage.

Les agriculteurs ont déjà réfléchi à cette dépendance aux carburants qui animent leurs outils. Les huiles-carburants à partir de cultures d’oléagineux ont été testées avec succès. Le principal obstacle est la surface nécessaire pour produire ces carburants, comme elle était nécessaire pour produire la nourriture de la traction animale. Ces surfaces sont déduites des surfaces disponibles pour les productions alimentaires et les émeutes de la faim en 2008 en sont une illustration quand les USA ont affecté des surfaces importantes à la production de bio-carburants provoquant une pénurie de maïs au Mexique.

Dans une étude sur la capacité d’indépendance énergétique de l’agriculture, il ressortait que 10% de la surface agricole, cultivée en oléagineux, pourrait alimenter les machines agricoles pour les travaux de culture et de récolte. Mais cela ne résoudrait pas la dépendance au pétrole pour la fabrication des phytos, des engrais et des herbicides qui sont des éléments majeurs des rendements quantitatifs et qualitatifs des produits de l’agriculture.

 

Agir avec prudence et pragmatisme.

 

Contester l’origine prétendue du réchauffement climatique n’équivaut pas à contester le réchauffement lui-même. On ne doit pas oublier les famines que ces accidents climatiques ont généré par le passé. On doit prendre en compte l’augmentation exponentielle de la population mondiale. On doit envisager les conséquences d’une migration qui fuirait les climats devenus invivables pour envahir les pays plus tempérés. Il conviendra alors de permettre aux agricultures des ces pays de conserver, voire de développer les moyens de productivité les plus performants pour assurer une nourriture suffisante à ces concentrations d’habitants et éviter des guerres civiles.

Les méthodes imposées par l’idéologie écologiste sont à revoir drastiquement afin d’éviter l’exemple du Sri Lanka.

 

Il est curieux que les décisions politiques soient prises par des citoyens qui n’ont pas eu à justifier de leur qualification comme les professionnels en ont l’obligation pour exercer leur métier.

Il n’y a pas de BTS de ministère, de députation ou de mandat de sénateur.

C’est peut-être une explication aux inconvénients relatés au début de cet article.

 

 

 

 

 



19/07/2022
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