papyrural, Le blog d'Armand PAQUEREAU

C’est bien connu depuis la conversion des chasseurs cueilleurs en agriculteurs, cultiver la terre pour nourrir les hommes est un métier aléatoire.

Confronté aux caprices du temps qu’il fait et du temps qui passe, le paysan n’est jamais sûr de récolter le fruit de ses efforts. Pour un paysan, le mauvais temps est caractérisé par les excès de la météo, mais c’est surtout le même temps qui dure trop longtemps.

Au fil des siècles, le paysan a su apprivoiser la nature pour pallier à ces inconvénients. Il a su organiser le stockage pour pallier aux pénuries et les famines du moyen âge ont fait place à une pléthore de denrées dans les rayons des supermarchés. Il a su améliorer ses méthodes de culture, de fertilisation, de protection contre les maladies et les ravageurs.

Au fil des siècles, il a su s’adapter aux conditions du moment et même pendant les pires périodes de guerre, il a su produire de la nourriture pour ses compatriotes. Mais voilà qu’arrivés à un point où les denrées alimentaires n’ont jamais été aussi abondantes, les citoyens remettent en cause les moyens qui ont permis cette situation de confort alimentaire. Certes leur action pour diminuer l’utilisation de produits chimiques est légitime, encore que la longévité des populations n’avait jamais atteint un tel sommet.

Il en résulte pour le paysan une submersion de lois, règlements et contraintes qui sont en train de rendre le métier invivable. En témoignent quelques exemples caractéristiques.
Le projet de révision de l’arrêté ministériel du 28 11 2003 a pour but de ne permettre  l’application d’’insecticides qui pourraient être dangereux pour les abeilles que le soir. Or, certains traitements, comme celui contre les cicadelles vectrices de la flavescence dorée étant obligatoire, il sera impossible pour des raisons expliquées ici de satisfaire à l’obligation : traiter dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil. De plus, cette contrainte expose les exploitants à des conflits de voisinage pour nuisances sonores nocturnes.