Manifestations et malaise agricole
Manifestations et malaise agricole
Le couvercle de la cocote minute va-t-il finir par exploser ?
Les crises agricoles se suivent, pour ne pas oser dire que les agriculteurs vivent une crise permanente et mortifère, mais jamais ne sont prises des mesures afin d’y remédier réellement et durablement.
Chaque sortie des tracteurs est suivie de vagues promesses jamais tenues qui se transforment sournoisement en tours de vis supplémentaires. Les agriculteurs ont désormais le sentiment que nos dirigeants, qu’ils soient nationaux ou européens, pour satisfaire une opinion écologiste idéologue et infondée, veulent interdire progressivement aux agriculteurs les actes techniques de production indispensables à notre indépendance alimentaire.
Et les réactions éruptives font sortir les tracteurs, avec leur cohorte de gêne pour les habitants et de quelques exactions regrettables. Ce qui est le plus regrettable, c’est que l’opinion n’est alertée que par ces exactions et que pour être entendus, les agriculteurs soient obligés d’en arriver à de telles extrémités. Rien à voir cependant avec les troubles graves et les dégâts majeurs provoqués par les Black Blocks.
On peut cependant comparer les manifestations de ce début 2024 avec celles de 2009.
Souvenons-nous : au mois de juin, la FNPL organe spécialisé de la production laitière de la FNSEA signait un accord avec les industriels transformateurs du prix du lait à 280€ les mille litres.
Ce prix, en dessous du prix de revient, a engendré une réaction de rejet des producteurs qui se sont organisés en APLI (Association de Producteurs de Lait Indépendants). Cette association, soutenue par la Coordination Rurale et l’EMB (European Milk Board) a mené durant l’été une campagne de contestation de très grande ampleur avec un succès médiatique sans précédent.
Devant cet état de fait, la FNSEA a lancé le 16 octobre 2009 une manifestation de 50 000 agriculteurs pour protester contre la baisse des prix agricoles.
Pour ce début 2024, le Premier Ministre devant sa botte de paille a clairement expliqué que la baisse des subventions sur le GNR (Gasoil Non Routier) avait été négociée avec la FNSEA. C’est cette suppression des détaxations sur la carburant agricole qui a lancé les hostilités. Tous les syndicats agricoles se sont mobilisés, adhérents FNSEA et JA compris.
Combien de temps encore les adhérents de la FNSEA/JA vont être aveuglés et trompés par leurs dirigeants qui créent les problèmes et leur demandent ensuite de manifester pour tenter de les résoudre.
Vont-ils encore donner à ces « pompiers pyromanes » une majorité de sièges lors des prochaines élections des chambres d’agriculture ?
Armand PAQUEREAU
20 02 2024
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